- éréthisme
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• 1741; gr. erethismos « irritation »1 ♦ Méd. État d'excitabilité accrue (d'un organe). Éréthisme cardiaque.2 ♦ Littér. Exaltation violente d'une passion; tension d'esprit excessive. ⇒ fièvre, tension. « Il a porté mon imagination et ma pensée jusqu'au dernier degré d'éréthisme » (Chênedollé).éréthismen. m. MED état d'excitation d'un organe. éréthisme cardiaque.⇒ÉRÉTHISME, subst. masc.[Le déterminant, explicité ou resté implicite, désigne un organe, une fonction physiol.] Excitation anormale. Éréthisme génital; éréthisme des capillaires, des vaisseaux. Il est également exceptionnel de constater les phases successives d'éréthisme et d'affaiblissement cardiaque (Teissier ds Nouv. Traité Méd., fasc. 2, 1928, p. 277).— En partic. [Le déterminant désigne le système nerveux ou une partie du système nerveux et, p. ext., une manifestation de l'activité mentale ou affective d'une pers.] Éréthisme cérébral. Ce changement d'habitudes réveillant l'éréthisme nerveux que le café et les émotions du procès portaient à son comble (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 234). Alban ne se sentait plus vivre que dans l'éréthisme que donne le danger (MONTHERL., Songe, 1922, p. 76).SYNT. Éréthisme psychique; éréthisme intellectuel, religieux, sentimental; éréthisme de (la) cervelle; éréthisme de la pensée; (être dans un) état d'éréthisme.Rem. Ac. 1932 enregistre le sens fig. ,,Passion à l'état d'exaltation maladive``.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1762-1932. On rencontre les graph. érétisme (cf. NERVAL, Illuminés, 1852, p. 246) et éréthysme (cf. Ferré ds Nouv. Traité Méd., fasc. 4, 1925, p. 103). Étymol. et Hist. 1741 « irritation et tension violente des fibres » (COL DE VILLARS, Dict. fr.-lat. des t. de méd. et de chir. ds QUEM. DDL t. 1) d'où au fig. 1777-83 (LINGUET, Annales polit., civiles et littér., V, 464 ds GOHIN, p. 364 : la fièvre qui consume deux des plus grandes nations de l'Europe, et l'éréthisme universel qui commence à tourmenter les autres); (ID., ibid., X, 67, ibid. : il tient l'Europe dans un éréthisme convulsif et permanent). Empr. au gr.
« action d'irriter » d'où « irritation » et au fig. « provocation »; en partic. terme de méd. « un stimulant, un excitant ». Fréq. abs. littér. :31. Bbg. GOHIN 1903, p. 364. — QUEM. DDL t. 1.
éréthisme [eʀetism] n. m.ÉTYM. 1741, Col de Villars, Dict. franç. lat. des termes de méd. et de chir.; grec erethismos « irritation », de erethizein, de erethein « exciter, irriter ».❖1 Méd. État d'excitabilité accrue (d'un organe). || Éréthisme cardiaque.0.1 (…) ce changement d'habitudes réveillant l'éréthisme nerveux que le café et les émotions du procès portaient à son comble, il sortait de là tellement amoureux de tout ce qui s'y était passé que, le soir, rentré chez lui, il voulait se replonger dans le beau songe et courait retrouver dans un restaurant fréquenté par les deux partis des camarades avec qui il reparlait sans fin de ce qui s'était passé (…)Proust, le Côté de Guermantes, Folio, p. 281.0.2 Il se bornait à retenir sa respiration avant le passage du major qui n'avait plus qu'à constater l'éréthisme cardiaque, la tachycardie et à compter les extra-systoles.Jacques Laurent, les Bêtises, p. 21.2 (Av. 1801). Exaltation violente d'une passion, tension d'esprit excessive. ⇒ Énervement, exaltation, fièvre, passion, tension. || Éréthisme de la pensée.1 La volonté est une esclave robuste qui est tantôt au service des passions et tantôt au service de la raison; c'est un éréthisme de toutes nos facultés (…) Un faible éréthisme s'appelle velléité.Rivarol, Notes, pensées et maximes, I, p. 13.2 Cet homme (Rivarol) exerçait un empire absolu sur mon imagination. Il avait subjugué, enchaîné toutes mes facultés (…) Il a porté mon imagination et ma pensée jusqu'au dernier degré d'éréthisme.3 (…) la surexcitation, nulle dans les maisons particulières, se révélait promptement dans les édifices publics, et il se demandait, non sans une certaine anxiété, ce qu'il adviendrait si jamais cet éréthisme venait à se propager jusque dans les maisons bourgeoises (…)J. Verne, le Docteur Ox, p. 64.
Encyclopédie Universelle. 2012.